samedi 13 novembre 2010

BIDONVILLE DE BS...

Il y a un monde de différence entre le discours prétentieux des moronréalaids et leur réalité peu enviable. À les entendre, surtout quand ils viennent nous barber chez nous en régions, Mourial est le nec plus ultra, le summum des grandes villes du monde, le nombril de la planète, une planète en soi. Pfiou ! Poussez, mais poussez égal ! Il y a quelques semaines, je lisais dans un quotidien de Québec, que la métropauvre n'était plus la locomotive économique de la province. Au contraire, avec ses infrastructures en ruines, ses légions de pauvres et ses nombreux problèmes sociaux, le bidonville du maire Gérald Tremblay est maintenant à la remorque des régions. Autrefois les personnes sans emploi allait habiter la grande ville pour trouver du travail et améliorer leurs conditions de vie. Maintenant, on fuit ce trou pollué, miné par la corruption et marqué par le désespoir.

Les dernières statistiques annuelles disponibles nous apprenaient en effet que près de 20 000 personnes avaient quitté l'Île par dépit ou pour rechercher une meilleure qualité de vie. Il faut croire que ce n'est pas tous les citoyens à Mourial qui sont fiers de vivre à travers la saleté, les mendiants, les sans abris, les prostituées et les gangs de rues. À regarder les autres de haut, et à péter plus haut que le trou, on finit par ne plus s'aperçevoir qu'on est dans la merde...ou peut-être est-ce le contraire ? Pour masquer sa réalité pathétique, on fait semblant d'être au-dessus de ses affaires ? On prend ses grands airs supérieurs et on essaie de faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et impossibles ?

D'aussi loin que je me souvienne, lorsque l'on entendait parler de la pauvreté au Québec, c'était la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qui détenait toujours le triste titre de région la plus pauvre d'entre les plus pauvres. Plus aujourd'hui... Le titre appartient dorénavant à MortYial avec un taux de BS de 11,2% (chiffre de 2009, le pire de la province). Du côté du chômage, ce n'est guère mieux. Avec 11,9% de sa population sur le carreau, la métropauvre vient au 15e rang (sur 17). Par comparaison, dans la capitale nationale, les pourcentages sont de 5,3% pour les assistés sociaux et 4,9% pour le taux de chômage. Moins de la moitié...

Je me souviens de mon premier séjour dans la ville des démunis. J'avais pris le premier autobus, tôt le matin. Arrivé à destination, je sors de la gare et je me dirige à pieds vers le lieu de mon rendez-vous. Outre le bruit du trafic et l'odeur malsaine qui s'en dégageait, outre la laideur de l'environnement qui distillait en moi une morne grisaille, ce qui me frappa le plus en débarquant à Mourial fut ma première rencontre avec un de ses habitants. C'était un clochard ivre mort couché non loin du trottoir où je circulais. Il gisait à travers des ordures et des bouteilles vides, près d'une grille de ventilation du métro. Comme pour démentir l'hypocrisie des porte-paroles de la cité fondée par Maisonneuve, le sans abri contredisait par sa seule présence l'immense panneau publicitaire sous lequel il était plongé dans un coma éthylique. En lettres géantes, on pouvait lire sur l'affiche : «La fierté a une ville, Montréal !»
Oh la la ! me suis-je dit, dans quel trou suis-je tombé... ?