Hein ?! Silence, gêne et malaise dans l'assistance. Nous n'en croyons pas nos oreilles ! Qu'est-ce qui lui prend de "jouer" cette note discordante au moment où le climat est aux réjouissances et que nous venons de nous recueillir solennellement dans le Temple de Dieu ? Est-ce que ce débordement d'humeur est dû à l'odeur de l'encens ou au contact avec l'eau bénite ? Notre artiste a-t-il mal digéré ou a-t-il fumé du mauvais tabac ? Quoi qu'il en soit, le grand-père de la nouvelle baptisée n'a pas tardé à le ramener à l'ordre. Sur un ton mi-figue, mi-raisin, l'homme, d'une soixantaine d'années, a rappelé au parrain de sa petite-fille que nous nous trouvions en un lieu sacré et que ce n'était ni l'endroit ni le temps de parler contre "son prochain". Le fautif s'est fermé la boîte rapidement, mais vous auriez dû voir les yeux furieux de "sa Germaine". De vrais charbons ardents !
Plus tard, en repensant à cette scène burlesque, je me disais que cette histoire de radio-poubelle faisait désormais partie des bêtises que nous balancent les Mourialaids, avec celles bien connues de "gros village plate", de "consanguins débiles" et de "ville de fonctionnaires" ou de ronds-de-cuir. Pourtant, à entendre les pourfendeurs et les détracteurs de Québec qui habitent la planète Mourial, ils se fichent complètement des Québécois de la vieille capitale. Pour eux, les habitants de Québec ce sont de petites gens, ce sont des colons arriérés, renfermés et sans envergure qui ne pèsent pas lourd dans la destinée socio-économique de la province.
Stéphane Dupont ne s'en cache pas, il est devenu qui il est en travaillant à CKNU, en 2004, avec le "roi" de la radio d'opinion à Québec, André Arthur (photo à gauche). Celui-ci, qui est maintenant député fédéral (indépendant) de Portneuf (et qui prétend avoir été écarté de la radio de Québec par une intervention personnelle du maire de la ville, Régis Labeaume), a enseigné à son élève comment cultiver la controverse. Pour faire réagir le monde et se faire remarquer, il s'agit surtout de surprendre, de faire rire ou fâcher les gens en allant à contre-courant de l'opinion générale. Pour tenir cette position controversée, pour attiser l'attention des auditeurs et les convaincre, l'animateur (le meneur de claques) doit toutefois avoir des arguments solides. Ce que Dupont n'a pas toujours. Il avoue qu'il est là pour donner un show et qu'il n'est pas un journaliste (peut-être pour se défendre de futures poursuites judiciaires ?). Cette mission "d'entertainer" ne l'empêche pas de s'acquitter plus qu'honnêtement de ses autres tâches d'animateur : comme mener de bonnes entrevues et exceller dans la production et la lecture d'annonces publicitaires.
Dupont est contesté quand il blasphème en ondes ou lorsqu'il improvise un peu n'importe quoi en y allant d'attaques gratuites contre des individus. Son patron, Patrice Demers, l'a averti à maintes reprises de corriger ces mauvaises habitudes sinon il connaîtrait le même sort que son prédécesseur Jeff Fillion, -qui a été congédié après avoir perdu un procès très médiatisé contre Sophie Chiasson- (caricature en tête de ce billet). L'animateur rebelle ne s'est pas tellement conformé aux directives de Demers et ce dernier a récemment annoncé la résiliation de son contrat. Dupont n'est donc pas sûr de revenir à son poste au mois d'août, après ses vacances. S'il prend la porte, comme le réclame aussi ardemment la clique du plateau à Mourial, ça en sera peut-être fini de la radio-poubelle à Québec. Du reste, le CRTC, les patrons responsables et les juges des tribunaux sont là pour ça : freiner ou punir des personnes qui dépassent les bornes du civisme ou des lois.
C'est tout de même ironique que les gens de Mourial fassent tout un plat de la radio-poubelle de la vieille capitale alors que c'est plutôt leur ville malpropre qui est aux prises depuis longtemps avec des problèmes de poubelles, de vidanges et de dépotoirs... C'est bin pour dire hein ! Qu'ils se mêlent donc de leur poubelles à eux !
