vendredi 23 février 2024


FAIRE DE QUÉBEC LA «PROCHAINE GRANDE MÉTROPOLE DE LA PROVINCE», NON MERCI M. LEGAULT !

Lors de la dernière campagne électorale provinciale de septembre 2022, le premier ministre du Québec, François Legault, promettait de grands projets pour la ville de Québec, la capitale nationale de la province du même nom.  Des projets pour 450 millions de dollars pour faire de la ville de Champlain la «prochaine grande métropole de la province».

Tout ça dans le contexte de la controverse entourant le projet pharaonnesque de 3e lien entre Lévis et le centre-ville de Québec, un tunnel sous-fluvial dont les coûts faramineux pourraient s'élever à plusieurs milliards de dollars.  Un tunnel défiant les limites d'ingénierie et qui pourrait aussi se connecter à un tramway à venir, un autre projet contesté et fort dispendieux.

La contestation de ces importantes infrastructures projetées venait également des gens de Montréal, à qui M. Legault a répondu en leur disant de se mêler de leurs affaires, et d'arrêter de regarder de haut les gens de Québec.  On connaît le mépris des Montréalais pour les Québécois de la capitale.  Ils se plaisent à se moquer de leur «village», avec un sentiment de supériorité et d'arrogance.



Si Legault veut remédier à ce «problème» en gonflant la croissance et la «grosseur» de la vieille capitale, pour en faire une grande métropole, il ferait mieux de consulter ses habitants.  Car ce n'est certes pas ce que ceux-ci veulent pour l'avenir de leur cité.  Déjà que leur qualité de vie s'est dégradée depuis un bon bout de temps, depuis que la ville s'est grandement développée, au cours des 25 dernières années.

Des problèmes urbains désagréables sont en effet venus leur rendre la vie plus difficile en raison de l'accroissement de la population, et de l'augmentation des activités économiques, pas seulement locales, mais aussi du côté de la rive sud, à Lévis.  Les Québécois doivent composer de plus en plus avec un lourd traffic routier, la densification urbaine, la pollution, une crise du logement entraînant la spéculation immobilière, le «sur-tourisme», une criminalité accrue, la pauvreté et le phénomène croissant des sans abri.

Si le premier ministre veut «montréaliser» Québec, il se trompe de modèle !  Il oublie qu'être «plus gros» n'est pas synonyme d'être mieux ou meilleur.  C'est une mentalité dépassée.  Au temps des changements climatiques, des gaz à effet de serre, et de la nécessité de verdir nos cités pour ne pas qu'elles deviennent irrespirables et invivables, il faut plutôt prêcher la décroissance que la croissance à tous prix.



Il ne faudrait pas en rajouter avec le dessein de Legault d'augmenter l'immigration à Québec.  Amener plus de monde, comme des chercheurs d'asile venant de pays sous-développés ou en guerre, qui importeront leurs conflits et leurs chicanes chez nous, et dont les valeurs ne sont pas compatibles avec les nôtres, c'est chercher le trouble et le provoquer en abîmant notre tissus social.

La croissance trop rapide, poussée à un point de saturation, représente un prix douloureux que les citoyens se rabutent à payer.  Parlez-en aux payeurs de taxes de Lévis qui ont vu leur dernier compte municipal augmenter de façon disproportionnée.  Les coûts exorbitants du 3e lien et du tramway ne feraient qu'amplifier le poids de leur fardeau fiscal et... leur grogne.  Car ce n'est pas tout de construire des infrastructures imposantes, des routes, et de gros immeubles.  Cela vient avec des services municipaux à fournir, et des coûts d'entretien de plus en plus prohibitifs.

D'ailleurs, les embarras du traffic urbain et la baisse de la qualité de vie, et de l'environnement, en a déjà incité plusieurs à quitter Québec pour s'établir en banlieue ou à la campagne, surtout avec l'avénement du télé-travail.  Quelques combats ont été livrés et gagnés, pour le moment, par les groupes citoyens, dans le cas de l'agrandissement du polluant port de Québec sur le milieu fragile des battures de Beauport, près de l'Île d'Orléans; et du gigantesque développement immobilier projeté par le groupe Dallaire et l'ancien maire Régis Labeaume sur les immenses terres agricoles des Soeurs de la Charité dans la partie nord de Québec.



À coups de pétitions, de protestations et de manifestations, les associations de citoyens et les nombreux groupes de pression présents à Québec ont mis en échec ces bêtises qui auraient encore défiguré ou changé pour le pire les conditions de vie des Québécois de la capitale.  Un port industriel et poussiéreux est déjà un handicap en plein coeur d'une ville.  Vouloir agrandir cette plaie est une folie.  Priver la ville d'un poumon vert comme les grandes terres des Soeurs de la Charité, c'était comme vouloir recouvrir les plaines d'Abraham d'asphalte et de béton.  Dallaire ne s'en cachait pas : il voulait créer sur ce site patrimonial agricole, une ville dans la ville, en y établissant 12 000 personnes avec des constructions de tous genres.  C'était insensé !

Présentement, le maire actuel de Québec, Bruno Marchand, veut, comme son prédécesseur (Labeaume), passer sur le dos des citoyens de sa ville afin de faire fi des plans particuliers d'urbanisme (PPU) qui limitent la hauteur des édifices commerciaux ou d'habitation.  Toujours dans la logique de se «grossir», d'avoir des «gratte-ciel» dignes d'une métropole...  Comme à Montréal...

Beau projet pour les paisibles citoyens québécois, qui se retrouveraient à l'ombre de ces laides tours à condos juchées au-dessus de leur modeste bungalow !  Avec à la clé une dépréciation importante de la valeur de revente de leur propriété !  Sans parler de la sainte paix perdue de leur voisinage envahi du jour au lendemain par une foule de quidams étrangers, et le bruit, ainsi que les embarras qui viennent avec un va et vient constant de cette multitude affairée...



On en a beaucoup contre les ennuis de circulation et l'étalement urbain.  On veut densifier.  Le 3e lien et le tramway ne feront qu'augmenter l'étalement urbain sur la rive sud et la quantité de voitures sur les routes de Québec.  Un des projets de tunnel le faisait déboucher en plein dans le quartier populeux de St-Rock.  Une autre aberration qui rendrait infernal ce point de chute improvisé et dévasté.

Une autre promesse électorale de la Coalition Avenir Québec (CAQ) était d'augmenter le tourisme de 35% à Québec.  En été, le Vieux-Québec est déjà saturé avec la horde de touristes qui débarque des navires de croisières.  Ça devient invivable pour les citoyens du quartier.  D'ailleurs, ils abandonnent en masse leur logis pour en faire des Airbnb...pour les touristes.  Avec pour conséquence une surenchère néfaste et des embarras de circulation qui étouffent aussi les commerçants du lieu.

On dit toujours que le plus important dans la vie c'est la santé.  Vivre dans une métropole tentaculaire axée sur la croissance «champignonnesque», c'est s'exposer à des problèmes de santé.  Plusieurs études scientifiques ont prouvé que se promener dans une ville densément peuplée, -en comparaison à une promenade en campagne ou dans la nature-,avec moins de 40% d'espaces verts ou boisés, est notamment dommageable pour la santé cardiaque et le bon fonctionnement du cerveau.



Avec l'absence ou le faible pourcentage d'espaces verts disponibles (10 à 20% comme dans les quartiers centraux des grandes métropoles) c'est prouvé que les gens de ces milieux ont moins le goût de sortir prendre l'air (d'ailleurs souvent vicié ou étouffant).  Ainsi, ces habitants, soumis fréquemment aux conséquences néfastes des îlots de chaleur causés par le réchauffement climatique et les grandes surfaces asphaltées ou bétonnées, développent des problèmes de stress, d'hypertension, d'embonpoint ou d'obésité, évidemment dommageables pour la santé cardiaque et mentale.

Sans mentionner les calamités connexes comme l'augmentation de la prévalence de la dépression nerveuse, des crises cardiaques, de l'autisme, du diabète, de l'asthme, des problèmes respiratoires, des cancers, etc.  L'espérance, ou la durée de vie, est moins longue en métropole qu'en campagne.  L'agitation de la ville a aussi un impact négatif sur la productivité au travail, et la performance scolaire des jeunes étudiants.

Les gens habitant en milieu naturel ont davantage accès à une nourriture de qualité, bonne pour la santé.  Elles sont moins exposées à la pollution atmosphérique, et les espaces verts qui les entourent les incitent à être plus actifs physiquement.  Ce qui diminue le nombre et la gravité des maladies qu'elles peuvent subir.



Une étude portant sur 40 millions de Britanniques, il y a plusieurs années, a révélé, entre autres, que les personnes vivant en campagne ont un taux de mortalité cardiaque deux fois moindre comparativement aux personnes vivant en milieux urbains.  Les individus plus fortunés étaient deux fois moins susceptibles de mourir de maladies cardio-vasculaires parce qu'ils avaient les moyens de se payer des propriétés plus grandes, disposant de plus d'espaces verts.

Non, M. le premier ministre, vos projets et vos rêves démesurés pour faire de Québec une «grande métropole», les gens de la capitale n'en veulent pas.  Cela explique peut-être, entre autres raisons, pourquoi votre popularité, et celle de votre gouvernement, sont en chute libre, ces temps-ci...