La rivalité entre Mourial et Québec ne date pas d'hier. Elle perdure toujours, tantôt avec des sourires narquois de part et d'autre de la ligne de mêlée, parfois avec des coups bas et des rires plus gras accompagnés de mépris. On aura beau dire, Champlain, le fondateur de la vieille capitale, n'était pas un niais. Il a choisi Stadaconé en 1608, parce que c'était le meilleur "spot". Le superbe Cap Diamant n'était pas un trou ou une "swompe" comme Hochelaga... La configuration des terres, du fleuve et des montagnes était idéale. Les indigènes étaient assez accommodants. Bref, les lieux étaient invitants même si les hivers allaient se révéler rudes et éprouvants.
Les premiers vrais Québécois seront des...Québécoises. Car, outre les Hurons qui étaient chez eux depuis des milliers d'années, outre les colonisateurs français débarqués dans ce coin d'Amérique par "affaires", ce sont les religieuses qui ont aimé et choisi ce pays en premier. Fuyant les guerres de religion qui faisaient rage en Europe, ce sont ces servantes de Dieu qui ont tenu à s'établir sur cette terre neuve, parce qu'elle leur procurait cette liberté si précieuse qu'elle recherchait tant, pour accomplir en paix leur mission dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'évangélisation. Certaines de ces braves femmes ont relaté par écrit leurs aventures dans cette contrée sauvage. Des récits parfois poignants, comme celui de cette religieuse qui, par une froide nuit d'hiver et sous des montagnes de couvertures et de fourrures, remercie le ciel qu'elle voit à travers les planches mal jointes du toit de son abri de fortune.
Retournée en France après un premier séjour à Québec, elle avait insisté, comme quelques autres de sa congrégation, pour revenir prêter main forte à Champlain, dans la colonie naissante, parce que c'est là, sur les berges du grand fleuve St-Laurent, qu'elle voulait vivre, malgré toutes les difficultés, les maladies, les privations, les dangers. Non seulement s'agissait-il d'un acte de courage et de foi, c'était une grande déclaration d'amour.
Quatre cents ans plus tard, les Québécois aiment encore leur capitale. Pour son équilibre entre espaces urbains et espaces verts. Parce qu'elle est à échelle humaine et que ses habitants sont des gens simples et encore "parlables". Parce que la vie y est agréable et le décor fastueux. Parce que l'air est toujours respirable et que l'on s'y sent bien.
Il est faux de dire que Québec se définit en se comparant à la métropauvre. La cité de Champlain n'a pas de complexe. En diversifiant son économie, elle est redevenue dynamique et capable d'assumer elle-même son destin. Elle n'a rien à envier à sa rivale qui croule sous les problèmes urbains, environnementaux, financiers et sociaux. Une ville malade et déséquilibrée que ses habitants fuient en s'installant dans les banlieues. Ils font la navette tous les jours pour aller y travailler ou se divertir, mais ils perdent des années entières de leur vie dans les bouchons de circulation, ou bloqués sur les ponts, à respirer la pollution produite par leurs véhicules.
Pourtant, malgré tous leurs tourments, les moronréalaids nombrilistes continuent à croire à la supériorité de leur bidonville pour la simple raison qu'il est plus gros. Dans leur bête mentalité, plus c'est gros, mieux c'est. Assez stupéfiant comme raisonnement... Nous y reviendrons.
Ce blog sera parsemé de réflexions et de remarques au gré de ma fantaisie, de mes temps libres et des choses que m'inspirera l'actualité. Libre à vous d'en découdre avec moi. Je ne déteste pas la chicane. Ça épice bien la poutine de la vie !
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